Les invités d’honneur

© Cristel Éditeur d’Art / Jérôme Gorin

Comment présenter un tel invité d’honneur ? Comment résumer la vie d’un homme né à Rouen en 1954 et devenu, le 15 mai 2012, le XXIV^e président de la République française ? Plutôt que de réécrire ici l’histoire, contentons-nous de l’apercevoir côté court… On veut dire : côté court de tennis puisque François Hollande habita longtemps aux portes de Roland-Garros. « Les clameurs du public rentraient par mes fenêtres. Je suivais les matchs de cette façon », explique-t-il. Ce qui ne l’empêchait pas de pratiquer lui-même, à ses heures, avec une préférence avouée pour le double. « En double, quand vous n’êtes pas dans un bon jour, vous pouvez vous défausser sur votre partenaire… Comme un président de la République qui se défausse sur son Premier ministre ! » Plaisanterie, bien sûr, afin de rappeler que, à la table du Prix Denis-Lalanne, François Hollande est un merveilleux conteur et un hôte attentif, dévoué, passionnant, amical — inoubliable. C’est un constat : dans l’histoire du Prix Denis-Lalanne, il y a et il y aura un avant et un après-François Hollande. L’ancien président de la République a même poussé la courtoisie jusqu’à venir au stade de Roland-Garros pour récompenser en personne le lauréat Christian Despont. Hommage à un Prix, hommage à un sport, hommage à la presse et à la langue française… Merci, Monsieur le Président.

© Cristel Éditeur d’Art / Émilie Hautier

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Pour le grand public, il demeure l’incomparable réalisateur d’un film, Un homme et une femme, sorti en 1966 et récompensé par la Palme d’Or du Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger. Un film culte, le premier d’une imposante liste puisque Claude Lelouch, cinéaste, a signé une cinquantaine de longs métrages, dont L’aventure c’est l’aventure, Itinéraire d’un enfant gâté et Les uns et les autres, qui ont tous dépassé les 3 millions d’entrées. Mais l’on s’en voudrait d’oublier que Claude Lelouch a d’abord crevé l’écran avec un documentaire consacré au Tour de France, Pour un maillot jaune, tourné en 1965. Une réussite à la fois artistique et commerciale qu’explique la passion totale, exemplaire, qu’il a toujours vouée au sport. Aussi sa place était-elle à Roland-Garros — et précisément à la table du Prix Denis-Lalanne où chacun s’est fait une joie de l’accueillir comme invité d’honneur.

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Sa vie ressemble à presque tous les romans qu’il a écrits : une aventure incroyable, toujours différente mais toujours formidable ! Et, d’abord, n’est-il pas le fils de Jean-François et Henriette, deux Parisiens honorés du titre de « Justes parmi les nations » pour avoir caché des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale ? Une façon d’annoncer ce que sera sa propre existence de journaliste, menée dans une totale liberté à la radio, puis sous les couleurs du France-Soir de Pierre Lazareff, puis à la télévision — tout cela en parallèle de son activité d’écrivain. On se garderait d’oublier, en outre, que Philippe Labro a été le parolier de Johnny Hallyday et de Serge Gainsbourg, et qu’il s’est jeté dans le cinéma au milieu des années soixante, devant ou derrière la caméra. Pour autant, il a toujours eu à cœur de lire L’Équipe ! Comme personne, il savait goûter les articles de Denis Lalanne…

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Il est l’homme qui a promis à la France « des racines et des ailes ». Une émission culte, mais surtout didactique, culturelle, joliment érudite et curieuse, dont on peut dire qu’elle lui ressemble. Car Patrick de Carolis, né en 1953, a connu toutes les vies possibles dans l’histoire de l’information et de la presse, jusqu’à présider le groupe France Télévisions de 2005 à 2010. Désormais membre de l’Institut et directeur du musée Marmottan Monet, membre également du très influent club Le siècle, cet Arlésien de naissance continue de s’investir dans ce qui reste l’une de ses éminentes passions : la défense de l’exceptionnel patrimoine français dont la terre ocre de Roland-Garros est aussi un exemple !

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Voilà un homme qui pourra dire un jour qu’il a tout fait, et même le Tour de France ! Pour le reste, il a signé quelque 2 000 articles dans les prestigieuses colonnes du Monde, quotidien dont il deviendra le directeur en 2008. Puis il a fondé, et il dirige toujours, l’hebdomadaire Le 1, lequel continue de rénover profondément le paysage de la presse française. En parallèle, Éric Fottorino écrit, écrit sans cesse. Des éditoriaux, des essais, des romans. Passionné par toutes les aventures littéraires et intellectuelles, ce sportif accompli offre au 6^e jury du Prix Denis-Lalanne un formidable invité d’honneur.

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Les habitués de Roland-Garros pourraient le regarder comme une sorte de cousin : Jean-Philippe Gatien n’a-t-il pas été sacré champion du monde de tennis de table ? C’était en 1993, à Göteborg, un an après avoir décroché la médaille d’argent aux jeux Olympiques de Barcelone. Aujourd’hui, nous savons comment ce sportif d’élite s’est reconverti : dans les missions, dans les dossiers. C’est ainsi qu’il a été nommé, en 2015, directeur des sports du Comité de candidature Paris 2024. En le recevant comme invité d’honneur, le Prix Denis-Lalanne et la Fédération Française de Tennis veulent marquer leur soutien à cette incomparable dynamique olympique.

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La petite histoire veut que cet homme de lettres ait épousé sa libraire. La grande histoire témoigne qu’il siège à l’Académie française depuis décembre 2001, élu au fauteuil du hussard Jacques Laurent. Bref, un authentique écrivain et un lecteur passionné qui a souvent acheté L’Équipe pour le simple et sain plaisir d’y trouver un article de Denis Lalanne, conteur sans pareil du tournoi de Roland-Garros. Ajoutons que ce Frédéric Vitoux, ancien lauréat du prix Valery-Larbaud, de la bourse Goncourt de la biographie et du prix Femina-Vacaresco, aime Céline, Venise, la Méditerranée et les chats. En gourmet, il goûte l’ambiance d’un match de tennis…

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Son dernier ouvrage, Pardon my french. La langue française, un enjeu du XXI^e siècle, pourrait résumer à lui seul ce qui fut l’engagement de toute sa vie : la francophonie. Une francophonie ardemment défendue au travers de ses différents mandats, et d’abord dès 1976, à la tête de l’École supérieure de journalisme de Lille. Puis chacun sait qu’Hervé Bourges, invité d’honneur du 3^e Prix Denis-Lalanne, a ensuite pris la direction de Radio France Internationale, de Radio Monte-Carlo, de TF 1, de France Télévisions, avant d’être nommé ambassadeur de France auprès de l’UNESCO. Il a aussi présidé, à partir de 1995, le Conseil supérieur de l’audiovisuel. C’est un sage.

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Elle aurait pu réclamer la présidence du jury : n’est-elle pas aujourd’hui réputée pour ses interventions télévisées, dignes des meilleures chroniqueuses ? Mais, en la recevant comme invitée d’honneur, le 2^e Prix Denis-Lalanne veut saluer la femme engagée qu’elle a été, conseillère générale, conseillère régionale, députée française, députée européenne puis, entre autres fonctions, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports durant trois ans et demi. Le temps, pour Roselyne Bachelot, d’investir à plusieurs reprises les allées de Roland-Garros. Elle a toujours passionnément aimé ce tournoi qui vaut tant d’admirateurs à la France.